Adenia

Post N° 49


Il se trouve dans certaines villes de province des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloitres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. Peut-etre y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloitre et l'aridité des landes et les ossements des ruines: la vie et le mouvement y sont si tranquilles qu'un étranger les croirait inhabitées, s'il ne rencontrait tuot à coup le regard pale et froid d'une personne immobile dont la figure à demi monastique dépasse l'appui de la croisée, au bruit d'un pas inconnu.Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie d'un logis situé à Saumur, au bout de la rue monteuse qui mène au chateau, par le haut de la ville. Cette rue, maintenant peu fréquentée, chaude en été, froide en hiver, obscure en quelques endroit, est remarquable par la sonorité de son pétit pavé caillouteux, tuojours propre et sec, par l'étroitesse de sa voie tortueuse, par la paix de ses maisons qui appartiennent à la vieille ville et que dominent les remparts. Il est difficile de passer devant ces maisons sans admirer les énormes madriers, dont les bouts sont taillés en figures bizarres et qui couronnent d'un bas-relief noir le rez-de-chaussée de la pluspart d'entre elles.