ARCHEOLOGIA NUOVA

Atti del convegno di Saint Dié


Sono stati pubblicati gli atti dell'importante convegno internazionale di Saint Dié, sul battesimo dell'America. Ecco una parte dell'intervento di Claudio Piani e mio, su "La Teoria del Mantello" ... buona lettura ...LA CARTE DÉVOILÉE DU PALAZZO BESTA (TEGLIO, VALTELINE, ITALIE) Introduction Le “palazzo Besta”, belle demeure Renaissance parmi les plus caractéristiques de l’architecture de cette période en Valteline, est situé à 860 mètres d’altitude, sur un haut plateau des Alpes Rhétiques, à droite de l’Adda, au croisement d’une très vieille voie de communication comprenant la direction Venise-Paris (qui passait par Saint-Dié-des-Vosges) et la Milan-Vienne, à travers les cols de la Bernina et de l’Aprica. Dans une de ses plus belles salles, celle dite de la “Création”, est conservée une fresque géographique surprenante et inconnue ...  Fig. 9 Centenaire de la découverte de l’Amérique, Americae Retectio, gravure de Stradanus, 1592. La gravure de Stradanus, “Americae retectio” (1592), dessinée à l’occasion du premier centenaire de la découverte de l’Amérique, confirme de manière plausible la théorie, avancée par Diego Baratono, de la relation entre la fresque de Ghirlandaio et l’iconographie de la carte de Martin Waldseemüller et, par conséquent, entre celles de Caspar Vopell de 1545 et du Palazzo Besta. Essayons de mieux comprendre. Pour commencer, l’oeuvre de Stradanus, qui a vécu ses dernières années à Florence au service des Médicis, est pleine de symboles et d’allégories. La figure féminine à gauche de l’image représente Flore-Florence- Vespucci qui découvre le Nouveau Monde, baptisé du nom d’Amérique. A droite par contre, on aperçoit la figure de Janus-Gênes-Colomb qui essaie sans succès de soulever le bord du manteau de la Vierge. A notre avis il s’agit effectivement du manteau marial parce que la beauté plastique du drapé rappelle de très près le profil du manteau dans la fresque de Ghirlandaio. En outre la colombe qui soutient le manteau au centre est une allusion transparente au Saint Esprit et à la conception de l’Enfant Jésus dans le sein de Marie, véritable centre de la terre, selon l’expression de saint Bernard. L’artiste établit donc un parallèle entre la naissance divine et la découverte d’un Nouveau Monde protégé par la miséricorde de Dieu, comme on le lit dans l’inscription aux pieds de la Vierge de Ghirlandaio : “De la miséricorde de Dieu est pleine la terre” (psaume 33 (32)). 105 La Vierge de l’église d’Ognissanti accueille sous son manteau onze représentants de la famille Vespucci y compris un très jeune Amerigo et l’archevêque de Florence, saint Antonin. Le nombre des personnes pourrait faire allusion aux douze fruits liés au Saint Esprit: amour, joie, paix, patience, longanimité, bonté, bienveillance, modération, fidélité, modestie, continence, chasteté. Le geste affectueux de Marie reflète l’amour de Dieu qui aime le monde entier, ce monde dans lequel fait son entrée une nouvelle partie, cette quatrième partie qu’anticipe Isidore de Séville dans ses Etymologies dès le VIIe siècle : “ Extra tres autem partes orbis quarta pars trans oceanum interior est in meridie...in cuius finibus antipodes fabulosae inhabitare produntur.”(Liv, XIV, ch.5, 17 PL 82, col.512). Ces informations sont reprises par l’archevêque Antonin dans ses sermons et par Amerigo Vespucci dans sa lettre de Lisbonne datée de 1502 à Lorenzo Pierfrancesco de’ Medici. En 1507 donc, le Gymnase vosgien dessinait le projet de Dieu de manière plus complète. Aux trois terres bibliques confiées aux descendants de Noé – Sem, Cham et Jafet –, il faut dorénavant ajouter une quatrième partie du monde qui prend le nom d’un des fils les plus illustres de Florence, la ville interprète du réveil culturel de la Renaissance. Les nouvelles projections vosgiennes “a mantellino” (en forme de manteau ndr)11, deviennent partie intégrante de la culture de l’époque grâce aux artistes qui contribuent à leur diffusion. C’est justement dans la salle de la Création du Palazzo Besta que nous en voyons un exemple très beau, calqué sur la symbolique mariale de la Carte du Monde de Caspar Vopell. Par l’intermédiaire de cette carte “en forme de manteau”, on voulait peut-être rétablir l’équilibre entre les idées réformées de la famille Travers, présentes dans les scènes de la Création, et la croyance catholique des Besta. Les recherches dans ce domaine sont loin de trouver leur conclusion définitive, mais la découverte du modèle de la carte de Teglio a permis de résoudre quelques énigmes philologiques12 et de faire surgir un élément extraordinaire qui est devenu partie intégrante des rares et précieux documents du mathématicien allemand Caspar Vopell13. Claudio PIANI et Diego BARATONO Dell’Accademia del Pizzocchero di Teglio.