ECUREUIL0

La foi


LA FOI D'ENFANCE Oh! ce n'est qu'au berceau, sous l'aile maternelle,Que s'entrevoit l'Eden de la vie éternelle;C'est l'âme vierge encore et le coeur enfantinQui savent pressentir l'invisible matin,Céleste vision des âmes innocentes,Qui des secrets d'en haut seules sont confidentes.Oui, les jeunes enfants, archanges inconnus,Des rivages sans nom sont les nouveaux venus.Et l'étoile et l'azur et ses molles nuancesPour eux sont tout remplis de douces souvenances.La musique des cieux est pour eux seulement.Tout parle poésie au coeur du jeune enfant.La nature avec lui, secrètement unie,De tout lui fait sentir l'idée et l'harmonie.Ces grands nuages blancs sont les cités du ciel,Où monte en souriant l'archange Gabriel;Et souvent, réchauffé d'une divine flamme,Il voit dans le miroir de sa jeune et tendre âmeLes tours aux cloches d'or, les portes de Sion,Des anges et des saints la blanche légion,Et puis il tend les bras, regrettant tous ces charmes,Et son oeil innocent laisse tomber des larmes.