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La Scala ouvre sa saison avec la populaire Traviata de Verdi


AFP - La Scala de Milan ouvre samedi sa saison 2013/2014 avec La Traviata, une ?uvre quasiment sacrée aux yeux des Italiens, pour qui elle reste associée à la grande diva Maria Callas, et l'une des plus populaires de Giuseppe Verdi. Comme chaque 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, le patron de la ville, le gratin politique, économique et culturel de l'Italie est attendu à partir de 18H00 locales (17H00 GMT) pour assister au début de la saison lyrique du plus célèbre théâtre d'Italie. Le choix de cette ?uvre inspirée de la pièce La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils entre dans le cadre des célébrations de l'année Verdi à l'occasion du bicentenaire de la naissance du compositeur. L'année dernière, la saison avait été ouverte par Lohengrin de Richard Wagner, une décision qui avait fait froncer quelques sourcils en Italie où Verdi jouit d'un statut de héros national. Aux yeux des Italiens, La Traviata reste par ailleurs marquée de l'empreinte de Maria Callas, qui a interprété le rôle de Violetta Valéry plus de 60 fois dans sa carrière, notamment à la Scala dans une mise en scène demeurée célèbre de Luchino Visconti en 1955. Depuis lors, l??uvre y était perçue comme "dangereuse" et rarement jouée. Mais pour le chef d'orchestre milanais Daniele Gatti, qui tient la baguette samedi, pas question de s'arrêter à ces considérations. "Comment est-il possible que La Traviata soit jouée constamment dans le monde entier et devienne tabou à Milan ? Verdi ne serait pas heureux de savoir une de ses ?uvres objet de tant de fanatisme", a-t-il fait valoir. Loin d'être un fardeau, diriger cet opéra est pour lui un "cadeau du ciel". Le metteur en scène de cette nouvelle production, le Russe Dimitri Tcherniakov, moque lui aussi affectueusement le statut "de l'Ecriture sainte" de La Traviata en Italie. Dans sa vision, pas question de "juger" les personnages, en particulier Violetta la courtisane. Le monde et la "sphère sensorielle" humaine ont connu de tels bouleversements depuis la création de La Traviata à Venise en 1853 que cela n'aurait pas de sens d'insister sur les questions sociales. L'accent est mis au contraire sur l'exploration de "notre rapport à l'amour et au sentiment", explique-t-il. "Contre-opéra flash" En attendant le grand jour, tout Milan a senti monter la "fièvre" de La Traviata, selon le Corriere della Sera, premier journal italien. Parmi les différentes initiatives réunies sous le nom de "Violetta in città", la mairie a troqué la musique habituelle de son standard téléphonique pour l'une des plus célèbres arias de l??uvre.
A en croire les habitués, l'événement s'annonce cette année "plus institutionnel que mondain", avec la présence attendue de nombreux politiques, dont le président italien Giorgio Napolitano et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso, mais relativement peu de vedettes. La styliste Raffaella Curiel, qui depuis des décennies conçoit des robes pour les premières de la Scala, s'est agacée de la "sobriété" de la soirée. "Avec cette manie de la rigueur, de ne pas montrer les fourrures,mavogue robe cortège enfant, les bijoux, la richesse, les gens qui en ont les moyens ne dépensent plus. Si même pour une Première, on remet des robes d'il y a dix ans, l'Italie ne peut pas repartir", a-t-elle déploré. "Presque toutes (les élégantes) ont recyclé une robe déjà mise ou iront en robe courte. C'est vraiment dommage car si les riches ne dépensent pas, les pauvres ne travaillent pas", a-t-elle ajouté. Comme chaque année, les syndicats saisiront l'occasion pour se faire entendre et ont prévu place de la Scala un "contre-opéra flash" inspiré de La Traviata mais dépeignant les déboires de l'Italie. La saison qui débute ouvrira par ailleurs une ère nouvelle avec le départ l'été prochain du surintendant Stéphane Lissner, appelé à prendre les rênes de l'Opéra de Paris, suivi de celui début 2015 du directeur musical Daniel Barenboïm. Malgré l'imminence de ces changements, M. Lissner a dit n'éprouver "aucune tristesse". "Pour ce qui est de la Scala, le message que je voudrais faire passer à travers cette Traviata, c'est +Regardez vers l'avenir+", a-t-il expliqué, assurant avoir lui-même "plein de projets" pour l'Opéra de Paris.