Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,Et, comme le soleil dans son enfer polaire,Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant claque bûche qui tombe;L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.Mon esprit est pareil à la tour qui soccombeSous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,Qu'on cloue en grand hâte un cercueil quelque part.Pour qui?- C'était hier l'été; voici l'automne!Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,Douce beauty, mais tout aujourd'hui m'est amer,Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre coeur! Soyez mère, Même pour un ingrat, même pour un méchant;Amante ou soeur, soyez la douceur éphémèreD'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.
Courte tâche! La tombe attend; elle est avide! Ah! Laissez-moi, mon front posé sur vos genoux, Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,De l'arrière-saison le rayon jaune et doux!
Inviato da: senzalanima
il 26/05/2008 alle 00:02
Inviato da: SpettaCheArrivo
il 22/05/2008 alle 21:34
Inviato da: trentaadaprile_M
il 23/01/2008 alle 14:13
Inviato da: senzalanima
il 16/01/2008 alle 09:47
Inviato da: trentaadaprile_M
il 15/01/2008 alle 16:51