Creato da MadameReve il 25/01/2010

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li mortacci vostra

 

 

« Ora d'ariaau revoir! »

Brasser la vie

Post n°4 pubblicato il 09 Febbraio 2010 da MadameReve

Cette rose avait glissé de 
La gerbe qu'un héros gâteux 
Portait au monument aux Morts. 

Comme tous les gens levaient leurs 
Yeux pour voir hisser les couleurs, 
Je la recueillis sans remords. 

Et je repris ma route et m'en allai quérir, 
Au p'tit bonheur la chance, un corsage à fleurir. 
Car c'est une des pir's perversions qui soient 
Que de garder une rose par-devers soi. 

La première à qui je l'offris 
Tourna la tête avec mépris, 
La deuxième s'enfuit et court 
Encore en criant "Au secours! " 

Si la troisième m'a donné 
Un coup d'ombrelle sur le nez, 
La quatrième, c'est plus méchant, 
Se mit en quête d'un agent. 

Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, 
Sans être louche, on ne peut pas 
Fleurir de belles inconnu's. 

On est tombé bien bas, bien bas... 

Et ce pauvre petit bouton 
De rose a fleuri le veston 
D'un vague chien de commissaire, 
Quelle misère! 
Cette bouteille était tombé' 
De la soutane d'un abbé 
Sortant de la messe ivre mort. 

Une bouteille de vin fin 
Millésimé, béni, divin, 
Je la recueillis sans remords. 

Et je repris ma route en cherchant, plein d'espoir, 
Un brave gosier sec pour m'aider à la boire. 
Car c'est une des pir's perversions qui soient 
Que de garder du vin béni par-devers soi. 

Le premier refusa mon verre 
En me lorgnant d'un œil sévère, 
Le deuxième m'a dit, railleur, 
De m'en aller cuver ailleurs. 

Si le troisième, sans retard, 
Au nez m'a jeté le nectar, 
Le quatrième, c'est plus méchant, 
Se mit en quête, d'un agent. 

Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, 
Sans être louche, on ne peut pas 
Trinquer avec des inconnus. 
On est tombé bien bas, bien bas... 

Avec la bouteille de vin fin 
Millésimé, béni, divin, 
Les flics se sont rincé la dalle, 
Un vrai scandale! 
Cette pauvre poigné' de main 
Gisait, oubliée, en chemin, 
Par deux amis fâchés à mort. 

Quelque peu décontenancé', 
Elle était là, dans le fossé. 
Je la recueillis sans remords. 

Et je repris ma route avec l'intention 
De faire circuler la virile effusion, 
Car c'est une des pir's perversions qui soient 
Qu' de garder une poigné' de main par-devers soi. 

Le premier m'a dit: "Fous le camp ! 
J'aurais peur de salir mes gants." 
Le deuxième, d'un air dévot, 
Me donna cent sous, d'ailleurs faux. 

Si le troisième, ours mal léché, 
Dans ma main tendue a craché, 
Le quatrième, c'est plus méchant, 
Se mit en quête d'un agent. 

Car, aujourd'hui, c'est saugrenu, 
Sans être louche, on ne peut pas 
Serrer la main des inconnus. 

On est tombé bien bas, bien bas... 
Et la pauvre poigné' de main, 
Victime d'un sort inhumain, 
Alla terminer sa carrière 
A la fourrière!

 
 
 
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